Peut-on interpréter seul ses rêves ?
Interprétation de rêve
Imaginez un homme chausser
Des skis flambants neufs pour s’élancer sur une piste noire ou mieux, sur du hors-piste,
alors qu’il n’a vu la neige que de son balcon, ou sur de belles revues, ou encore à la télévision.
Que lui crieriez-vous ? « Casse-cou!», n’est-ce pas. Et vous auriez raison !
Et pourtant, en ce qui concerne les rêves, combien se lancent hardiment dans l’interprétation,
alors qu’ils ne possèdent que des rudiments glanés dans des livres, et n’ont aucune idée de ce
qu’est la matière vivante du rêve.
Alors comme le skieur néophyte, ils vont se ramasser : contresens, et autres non sens, mais la
différence du skieur, ils ne vont pas percevoir la chute. Ils arriveront à des conclusions
aberrantes, des monstruosités. S’ils n’arrivent à rien, ils se diront seulement qu’on ne peut pas
interpréter tous les rêves, et jamais ne remettront en question leur savoir-faire.
Interpréter seul ses rêves ?
Bon, déjà il faut s’entendre sur le terme «interpréter seul» : en effet, on ne peut interpréter
seul un rêve, c’est impossible, il y faut au minimum l’accompagnement du monde intérieur, c’est à dire le concours de l’intuition, mais l’intuition seule ne suffit pas. L’intuition est importante, mais elle doit être secondée par un grand sens de la logique et de la connaissance du fonctionnement des rêves.
Le monde des rêves est un monde inconnu que l’on apprend à connaître en le fréquentant, en l’aimant, en cherchant à savoir ce qu’il veut dire vraiment, en acceptant de vraiment l’écouter. Il ne s’agit pas d’arriver à la conclusion qui nous arrange, mais comprendre ce que le rêve veut vraiment dire et sous-entend.
Car le rêve ne nous délivre pas un message rikiki, mais un message qui englobe plusieurs aspects de notre vie.
Je n’ai pas pris la comparaison avec le ski au hasard. Les rêves eux-mêmes comparent souvent l’interprétation aux joies de ce sport d’hiver.
C’est à dire comprendre toutes les implications aux nuances subtiles contenues dans le message du rêve.
Métaphore du ski pour l’interprétation
En effet, cette neige qui glisse, poudreuse ou verglacée, s’apparente aux symboles des rêves
sur lesquels on glisse, on dérape, on se casse la figure ou les dents.
Quand vous chaussez des skis pour la première fois, vous y allez doucement, vous faites
attention. Si jamais vous crânez, vlan, vous vous ramassez. Et bien, pour les images de rêve,
c’est pareil : il faut y aller avec précaution, ne pas se précipiter en se disant que c’est facile.
C’est là où l’on dérape. Gare à la gamelle !Mieux vaut apprendre avec quelqu’un d’expérimenté,
se faire accompagner.
La neige, c’est blanc: le blanc virginal, neuf,intouché, vide….
Chaque image est nouvelle et unique puisqu’elle s’interprète selon le contexte du rêve et devotre vie.
Ce blanc qui laisse votre tête vide: vous ignorez le sens de ce symbole, vous avez comme un blanc dans la tête,
rien qui vient, panne d’inspiration.
Logique, puisque ce n’est pas avec le mental que l’on comprend un rêve. C’est aussi la première fois que vous voyez
cette image et vous n’avez aucune référence ou devriez n’en n’avoir aucune. Blanc de l’innocence avec
laquelle aborder les images de rêve. Sans idée préconçue.
Chaque flocon est une merveille de perfection, comme le sont les images de rêve, parfaites en elles-mêmes,
un rêve à elles seules, puisqu’une bribe de rêve est aussi un rêve.
La neige, c’est de l’eau transformée :
Une image de rêve est de l’émotion transformée, mise sous une forme tangible…
Skier, c’est descendre en soi sur cette étendue d’images
de rêve avec deux planches, une à droite, l’autre à gauche : il s’agit de plancher sur un rêve avec le conscient (à droite) et l’inconscient (à gauche), pas l’un après l’autre, mais de façon simultanée ! Et c’est là que réside la difficulté. Un moment d’inattention ou de manque de coordination et c’est la gamelle assurée !
Lorsque l’on skie, on veille à l’équilibre de son corps. Lorsqu’on interprète aussi. A l’intérieur
de soi, on sent si l’interprétation est juste ou pas. On le sent dans les tripes.

Interpréter ressemble souvent à du hors-piste. Eh oui, chaque rêve est unique : la descente n’est pas balisée, personne n’est descendu dans ce rêve avant nous. On avance en terrain inconnu, on patauge, on se sent perdu, il s’agit de trouver des repères, et le sens de l’orientation, sans être jamais sûr de ce qu’on va trouver en chemin. Le GPS est intérieur. S’il n’est pas bien accroché en soi, on risque de se perdre, de se planter.
Alors le hors-piste, c’est pour les débutants ? Et bien non, il faut bien connaître le ski pour s’y risquer, bien connaître
la montagne. C’est une sacrée responsabilité.
Et bien pour les rêves c’est pareil !